Confession lucide et maîtrisée d'un homme qui assiste au naufrage de sa propre raison, Le Horla nous révèle la trajectoire secrète et fulgurante qui relie la plénitude de la santé au martyre de la démence. Nul autre récit fantastique - en raison, peut-être, de certains accents autobiographiques - n'a développé avec plus de rigueur et de vérité clinique l'implacable logique de l'imaginaire.
Pourquoi ai-je acheté ce livre ?
Parce qu'il faisait partie du Book Club de mai même si je n'ai pas participé pour des raisons de temps mais aussi parce que c'était l'occasion de lire mon premier Maupassant.
Mon avis :
C'est la première fois que je lis du Maupassant... J'avoue que je ne me suis jamais penché vers le classique ayant des profs qui ont toujours préféré le contemporain au classique. Et franchement, ça ne m'a pas déplu.
Au travers de trois nouvelles, on découvre les confessions d'un homme qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui se retrouve témoin de phénomènes paranormaux. On le voit évoluer et se poser des questions voir même y mettre des hypothèses pour comprendre ce qui lui arrive. Aura-t-il des réponses à ses questions ou ces phénomènes auront-ils le dernier mot ?
J'ai trouvé original la structure de ce livre. On retrouve la première version du Horla qui n'est autre que la confession de son mal-être à son docteur. Tandis que la deuxième version est sous la forme d'un journal intime. J'ai bien aimé ses différentes versions du Horla, même si toutefois la première reste celle que j'ai le plus aimé même si la deuxième nous apporte quelques réponses à certaines questions que l'on se posait. J'ai trouvé la deuxième un peu trop longue voire même répétitive à certains moments. Cependant, il m'a manqué un peu de rythme dans cette version, j'ai eu du mal à m'accrocher et rentrer dans l'histoire...
La "Lettre d'un fou" qui se trouve être la dernière nouvelle est celle que j'ai préféré car après sa lecture, elle ne nous laisse pas indifférent, loin de là ! Elle nous laisse en suspend sur ce que l'on voit ou pas, sur les comportements et l'agissement que l'on peut avoir. Elle nous impose une crainte voire même de la peur. J'ai trouvé dommage que cette partie soit aussi courte (4-5 pages).
Un autre point qui m'a gênée, c'est les notes / définitions en fin de pages qui sont énormes (parfois jusqu'à la moitié de la page), et surtout pas toujours indispensables car la plupart se trouvent dans la présentation en début de livre...
Malgré mon avis mitigé, je recommande cette lecture car il mérite d'être lu car il ne nous laisse pas du tout indifférent, bien au contraire sur la " Lettre d'un fou".
Quelques citations :
"Notre oeil est un organe tellement élémentaire qu'il peut distinguer à peine ce qui est indispensable à notre existence. Ce qui est trop petit lui échappe, ce qui est trop grand lui échappe, ce qui est trop loin lui échappe. Il ignore les milliards de petites bêtes qui vivent dans une goutte d'eau. Il ignore les habitants, les plantes et le sol des étoiles voisines ; il ne voit pas même le transparent."P.25-26
"D'où viennent ces influences mystérieuses qui changent en découragement notre bonheur et notre confiance en détresse." P.34
"Le peuple est un troupeau imbécile, tantôt stupidement patient et tantôt férocement révolté."P.48
"Nous sommes si infirmes, si désarmés, si ignorants, si petits, nous autres, sur ce grain de boue qui tourne délayé dans une goutte d'eau."P.66
"Je vivais comme tout le monde, regardant la vie avec les yeux ouverts et aveugles de l'homme, sans m'étonner et sans comprendre. Je vivais comme vivent les bêtes, comme nous vivons tous, accomplissant toutes les fonctions de l'existence, examinant et croyant voir, croyant savoir, croyant connaître ce qui m'entoure, quand, un jour, je me suis aperçu que tout est faux."P.81