Côte d'Azur - Printemps 2023. Au large de Cannes, un yacht dérive entre les îles de Lérins. À son bord repose Oriana Di Pietro, éditrice italienne et héritière d'une célèbre famille milanaise. Agressée sauvagement, elle succombera après dix jours de coma.
Qui a tué Oriana ? Un homme et trois femmes livrent leur version de l'histoire : Adrien, le mari de la victime, pianiste de jazz séduisant et mystérieux ; l'insaisissable Adèle, sa jeune maîtresse ; Justine, la policière locale chargée de l'enquête et Oriana enfin, à travers le récit bouleversant des dernières semaines de sa vie.
Personne ne ment. Mais personne n'est d'accord sur la vérité...
Mon avis
V ous ne pouvez pas imaginer à quel point j'avais hâte de découvrir ce roman. De par sa couverture mais aussi de par son résumé où l'on y trouve cette fameuse phrase intrigante : "Il y a trois vérités : ma vérité, ta vérité, la vérité".
Dès le départ, l'intrigue est bien présente. Oriana Di pietro se fait agresser sur son yacht et finira par succomber à ses blessures. Mais pourquoi ? Qui en veut à cette éditrice et journaliste italienne de renom ? C'est ce que l'on va tenter de découvrir tout au long de ce roman.
Les suspicions iront directement sur son séduisant mari, un grand pianiste au charme fou et mystérieux.
Tout au long de la lecture, on va alterner entre le passé et le présent. En passant par les différents protagonistes et suspects, c'est-à-dire entre le mari, la maîtresse mais aussi par la défunte femme, en passant également par les inspecteurs.
J'ai adoré le montage de ce roman qui laisse la parole à tous nos personnages qui nous distillent des informations intéressantes ou non pour nous faire la part des choses. Une réelle intrigue psychologique se met donc en place. Guillaume Musso nous attire dans ses filets, les pages défilent à une vitesse folle. On veut savoir et on va savoir, mais en temps voulu. Et si on faisait erreur sur toute la ligne ?
Ce roman m'a perturbé tout autant qu'il m'a conquise. J'ai eu plaisir de retrouver la plume de l'auteur que j'affectionne tant pour sa facilité à jongler avec les événements. Bref, ce roman a été pour moi un véritable coup de coeur. Le dénouement de l'histoire m'a prise en haleine. Certes la fin peut nous laisser pantois mais au final il ne déroge pas au contenu qui excusez-moi du terme mais m'a littéralement laissé sur le cul !
Les personnages sont attendrissants, bizarres, mystérieux, complètement fous. Ils se jouent de nous et nous font passer d'un ressentiment à un autre.
Cette lecture est tout simplement incroyable et m'a énormément marqué. On est sur un véritable coup de coeur que je ne peux que vous recommander !
Quelques citations
"Nous ne croyons plus rien, nous ne nous intéressons plus à rien. Nous sommes devenus un détestable troupeau de petits être narcissiques trimbalés sur un paquebot à deux doigts du naufrage. Même à quelques secondes de la catastrophe nous ne trouverons rien de mieux que de dégainer notre portable pour immortaliser la scène par un selfie."P.30
"Les affaires de meurtre infectent silencieusement leur environnement. Elles prennent le temps d'infuser, de germer jusqu'à ce que la vérité gicle sans prévenir comme le pus d'un furoncle, pour purifier l'organisme."P.37
"Elle était capable d'endurer la douleur et de faire le dos rond pendant longtemps. Très tôt, elle avait pris conscience qu'on ne pouvait éviter les coups que la vie nous envoyait. Il fallait se résoudre à y faire face avec ses maigres moyens. Endurer l'épreuve pour renaître."P.67
"Il y avait en France près de mille homicide par an, mais seul un petit nombre nourrissait le voyeurisme putaclic des médias. Les affaires qui sortaient du lot étaient celles qui rassuraient les gens sur eux-mêmes. Il était toujours bon de voir que d'autres étaient encore plus barrés que nous, plus tourmentés, plus déviants. En nous donnant des frissons, leur passage l'acte contribuait à empêcher le nôtre."P.156/157
"Le suicide est un acte symbolique trop violent qui produit une déflagration dans une lignée familiale. La mort puissance dix. Un deuil toujours inabouti, une culpabilité latente et une défiance envers la vie que l'on se transmet en silence de génération en génération."P.209
"Il était convaincu que l'apparition de l'homme sur Terre n'était pas le résultat d'une finalité dans l'évolution de la vie, mais le fruit du hasard et de la contingence. Les humains se poussaient du col, mais n'étaient pas fondamentalement supérieurs aux autres espèces dans l'échelle du vivant. L'homme était une parenthèse prétentieuse dont l'histoire touchait à sa fin."P.263