Roland est mort depuis une semaine. Son voisin ne le connaissait pas vraiment, mais il aurait dû s’en douter : il n’entendait plus les chansons de Mireille Mathieu, derrière le mur.
Il écope du chien puis de l'urne contenant les cendres du défunt. Que faire de ce lourd héritage chargé de poils et de céramique ?
Le voisin va tout tenter pour s'en débarrasser, mais en a-t-il vraiment envie ?
Mon avis
C'est au détour d'un rayon librairie que "Roland est mort" m'a interpellé. Ce titre cru a réussi à piquer ma curiosité et son résumé à confirmer que je repartirai avec...
Roland est mort... mais qui est Roland ? Le voisin qui hérite du caniche et de ses cendres n'en sait rien non plus. C'est à peine s'il se croisait, il ne connaît rien de lui mis à part que c'est un fan de Mireille Mathieu car il entendait sa musique chaque jour. Et puis, plus rien mais il n'y a pas pris attention, ce voisin. Jusqu'au jour où l'on vient le sortir de son Campari, de son porno pour lui léguer Mireille, ce caniche dont il ne voulait pas. Il ne voulait rien, juste continuer à vivre sa vie de looser et sans intérêt...
De là commencent les péripéties de ce voisin, qui ne demande qu'à regarder ses pornos tranquillement... mais non, ses plans tombent à l'eau... C'est alors, qu'il imagine un moyen pour se débarrasser de ce foutu caniche et de ses cendres mais rien ne se déroule comme prévu.
Loin d'être larmoyant, bien on contraire, on rit jaune, on est attristé. C'est là le talent de Nicolas Robin qui joue à la perfection avec les émotions et qui saupoudrent le tout avec une touche d'humour noir, avec des hypothèses farfelues. Il joue avec les mots les répétions. Il est redondant, peut-être un peu trop à mon goût car il reste plat, il manque de rythme malgré l'originalité de ce roman.
J'ai eu difficile à accrocher parce que je voulais plus, il me manquait ce petit quelque chose que je n'arrive pas à trouver car j'ai aimé d'en découvrir davantage sur ce Roland parti sans un bruit... En partant, il a réveillé ce voisin isolé, il l'a ramené à la vie, le comble !
Est-ce la personnalité de ce voisin qui m'a désorienté ? Je sais pas, je n'ai pas réussi à adhérer plus que ça mais pourtant je l'ai apprécié pour sa différence et son originalité. Je suis donc face à un roman que j'ai aimé mais sans plus, je suis mitigé et en même temps il n'en reste pas moins une bonne lecture. Je pense aussi que mes attentes étaient hautes par rapport à ce titre et ce synopsis accrocheur. Est-ce pour ça que je n'ai pas été conquise ? Certainement.
Quelques citations
"Roland est mort en toute discrétion, sans faire de bruit, sans prévenir. Il est passé de la vie à trépas comme une mouche qui s'éclate contre un carreau de cuisine. Personne ne sait ce qui lui est arrivé."P.12
"La mort, ça ne s'attrape pas, ça vous tombe dessus. C'est comme une gifle qu'on n'a pas vue venir ou les doigts qui se coincent dans un tiroir."P.13
"J'ai une situation professionnelle qui ne bat pas son plein, une vie amoureuse mal en point, et je me trimballe un caniche qui porte un prénom de chanteuse populaire. Ça c'est moche."P.35
"C'est la vie qui joue aux chaises musicales et qui élimine au fur et à mesure les candidats."P.63
"S'appeler Chantal quand on est coréenne, c'est plutôt étrange, ça gâche tout son charme asiatique. Soit cette fille est une pute qui croit se glamouriser en utilisant un prénom d'avant-guerre, soit c'est la propagation du succès de Chantal Goya en Corée qui fait des ravages dans l'inconscient collectif."P.149
"Je ne sais pas définir la terre des sentiments. Je ne peux pas en expliquer les fondements. Ils apparaissent et ils se condensent. Je ne peux pas dire ce qu'il en est mais je peux raconter ce qui n'est plus. Je peux raconter la fissure qui est devenue une brèche qui est devenue un éboulement. Un jour comme ça. Je peux raconter comment je suis mort dans un souffle chaud."P.207